(Fr) Petition: Urgence Sauver une école Jean Prouvé en Charente

By DOCOMOMO Belgium / July, 4, 2013 / 0 comments

Nous avons appris que le maire de Gond-Pontouvre, un faubourg d’Angoulême, avait l’intention de détruire une école construite par les Ateliers Jean Prouvé. Elle est réussie et en assez bon état. Mais elle n’est pas tout-à-fait aux normes actuelles.

école Jean Prouvé en Charente

Nous avons après quelques études décidé d’écrire un courrier au Maire pour exprimer notre regret d’une telle décision. Si vous voulez être co-signataire de cette lettre, signez cette pétition. Nous devons faire très vite, l’école devant être détruite cet été.

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source: www.change.org

 

En savoir plus:

Destruction de École Prouvé à Gond-Pontouvre: une affaire d’État?” (Charente Libre, Jeudi 04.07.2013)

À son tour, Jack Lang demande la sauvegarde de l’école de Gond-Pontouvre. Il vient d’alerter la ministre de la Culture. La démolition doit démarrer la semaine prochaine. Le maire est abattu.

Le groupe scolaire de Gond-Pontouvre construit par Prouvé dans les années 50. Les opposants à la destruction, rejoints par Jack Lang, font monter la pression pour sauver "ce patrimoine national".. PHOTO/Photo Renaud Joubert

Jack Lang part à son tour en croisade pour sauver le groupe scolaire de Gond-Pontouvre, une bâtisse en partie réalisée en 1954 par le désormais très coté Jean Prouvé, l’inventeur qui introduisit l’acier dans l’architecture (1). “Seul un geste fort de votre part permettrait de sauvegarder ce patrimoine national”, écrit l’ancien ministre de la Culture à Aurélie Filippetti à propos de l’école charentaise. En gros, il demande à l’actuelle ministre d’engager une procédure de classement qui gèlerait immédiatement la destruction programmée pour… les jours prochains, rue de Paris.

L’intervention du toujours influent Jack Lang, aujourd’hui président de l’Institut du monde arabe, sera t-elle le coup de grâce du projet gondpontolvien? Fortement contesté depuis trois mois, il a pourtant reçu l’aval de l’architecte des Bâtiments de France qui a jugé l’école “sans valeur”, et toutes les autorisations administratives. Le dernier recours, c’est le ministre. En revanche, l’architecte Maurice Guillot, qui participa à la construction de l’école de la Valençaude- son nom d’origine -en 1954, a saisi le préfet pour dénoncer “une démolition incompréhensible”.

“ça me rend malade”

Jack Lang, lui, a également écrit au maire de Gond-Pontouvre pour lui demander“un geste fort qui serait déterminant pour garantir la pérennité de cet ouvrage“. La lettre est partie à la poubelle! “Je ne veux plus entendre parler de cette histoire, ça me rend malade”, répond Jean-Claude Beauchaud, qui pensait terminer son dernier mandat en offrant une belle école toute neuve à ses administrés. Aujourd’hui, la mobilisation a pris une telle ampleur qu’il n’est plus certain de rien.“ça va beaucoup trop loin, ça fiche la trouille aux gens. Les aboyeurs ont réussi leur coup”, poursuit-il, très amer.

L’ancien député n’a pas de mots assez durs pour “ces pseudo-artistes, ces fouille-merde qui se fichent de l’intérêt des enfants”.

Depuis un article de Charente Libre le 12 avril dernier, l’affaire a pris effectivement une tournure nationale. Une pétition intitulée “Urgence, une école Prouvé à sauver en Charente” a recueilli plus de 1 000 signatures dont celles de nombreux architectes. Et Le Canard Enchaîné vient de publier dans l’édition d’hier un deuxième article sur l’école condamnée pour s’étonner que le ministère ne réagisse pas. L’hebdomadaire satirique ironise aussi sur ce galeriste parisien, Patrick Seguin, spécialiste de Prouvé, “qui a spontanément signé un chèque de 20 000 euros pour venir récupérer les éléments les plus marquants”, notamment les toits en aile d’avion, les façades auvents et les portes, typiques de l’art de Prouvé.“Les élus n’auraient-ils pas dû faire estimer ces éléments qui sont des biens publics et ont une valeur sur le marché de l’art?”, interroge Le Canard. Avec l’entrée en piste de Jack Lang, la pression devient intenable pour Jean-Claude Beauchaud, submergé par les défenseurs du bâtiment. “C’est tout juste si on ne me traite pas d’assassin”, s’indigne l’élu.

“Transparence”

La mairie de Gond-Pontouvre avait bien envisagé dans un premier temps de réhabiliter un établissement trop énergivore, qui n’est plus aux normes. Les études l’ont convaincue d’opter, fin 2012, pour la destruction de la “Prouvé” et la construction d’un groupe moderne, confiée à l’architecte angoumoisine Danièle Briole. “Heureusement, on a tout fait en transparence, obtenu toutes les autorisations”, rappelle le maire, s’étonnant de cette agitation soudaine: “ça fait 50 ans qu’on a un joyau sans le savoir! Quand on a fait des travaux en 1990, personne n’a bronché”.

Les pétitionnaires reconnaissent que l’établissement des années 50 pose de gros problèmes. Que la commune a fait des “études approfondies” en vue de le conserver. Mais ils suggèrent “des études alternatives” pour préserver “une architecture remarquable, étonnante et pleine de charme”. Ils proposent à la ville de construire “un nécessaire groupe scolaire de l’autre côté de la rue de Paris”, et de réaffecter “les modules de la Valençaude” à d’autres usages. Sauf que ce projet de trois millions est lancé, que les pelleteuses sont sur le point d’arriver, et qu’une remise en cause coûterait une fortune à une commune qui espérait inaugurer sa belle école dans un an.

(1) Elle est officiellement l’oeuvre de Robert Chaume, mais “les éléments métalliques qui la composent proviennent bien des ateliers Prouvé”, assure le ministre.

Février 2012. Le conseil municipal décide de réhabiliter le groupe scolaire du Pontouvre, oeuvre “d’un architecte de réputation internationale”.

Décembre 2012. Études en main, la commune opte pour la destruction de l’école et la construction d’une neuve. Coût: 2,9 millions.

Février 2013. Le permis de construire est délivré. Architecte: Danièle Briole.

Avril 2013. Patrick Seguin, spécialiste de Prouvé, propose de récupérer des éléments contre un chèque de 20 000€.

Mai 2013. L’Ordre des architectes écrit au maire pour regretter un “désastre”.

Juin 2013: lancement d’une pétition “Urgence, une école Prouvé à sauver en Charente”. Il y a 1 000 signataires à ce jour.

source: www.charentelibre.fr